MONTCHEVRIER: un charmant petit village en Marche-Berrichonne

Pour compléter cette vision du voyage de ceux qui exercent une profession ambulante, une enquête menée sous la troisième République, en 1878, mérite d'être citée.

La loi du 7 décembre 1874 était destinée à protéger les enfants employés dans les professions ambulantes. Le 9 janvier 1878, le ministre de l'intérieur lance une enquête à travers la France pour connaître, dans chaque département, les résultats de l'application de cette loi. Le chef d'escadron commandant la compagnie de gendarmerie de l'Indre écrit à ce sujet  « Le département est peu parcouru par les acrobates, saltimbanques... etc... et ceux qui l'ont traversé n'ont pas employé, dans leur représentation, des enfants âgés de moins de 16 ans. Les individus qui exercent ces professions ont, chaque fois, justifié par des pièces régulières de l'âge, de l'origine et de l'identité des personnes qui les accompagnaient et servaient à leur exercice ». Les réponses des maires à cette enquête permettent de repérer les lieux fréquentés par les saltimbanques, bateleurs et autres ambulants. Le plus souvent, les maires signalent que leurs communes sont peu fréquentées. 

Du fait du peu d’importance de Montchevrier, « Les ambulants ne s’y arrêtent jamais ». (Lettre du maire de Montchevrier au sous-préfet de La Châtre. 28 février 1878 – Archives départementales de l’Indre. T725 )

« Un mendiant, le «père Blanchard », passait quelquefois à Montchevrier, vers 1927 peut-être. J'avais  alors une dizaine d'années. Il venait chez nous, à la Chaume, mangeait la soupe au coin du feu puis couchait dans la grange. Ces errants me faisaient un peu peur. Les bohémiens qui campaient sur le «carroir » m'intriguaient beaucoup. J'en ai beaucoup parlé dans mes compositions françaises... Je me souviens aussi vaguement de colporteurs (couteaux, ciseaux, rasoirs, mercerie) qui passaient à la même époque. »

(Lettre de Madame Barrot. La Châtre, 18 janvier 1980).

Sources: 

Extrait du livre  "Coureux et gens d'étrange en Berry" 

de Daniel Bernard - 1984

Avec l'aimable autorisation de l'auteur.