MONTCHEVRIER: un charmant petit village en Marche-Berrichonne

MONTCHEVRIER: un charmant petit village en Marche-Berrichonne

Limites avec Aigurande au XVIe siècle

Nous arrivons enfin à ce qui nous intéresse le plus, c'est-à-dire aux limites de la seigneurie.

Nous ne parlerons en détail que de celles du sud, qui se confondent avec la frontière même du Berry et de la Marche. 

" La justice et chastellenie d'Agurande confronte en premier lieu à la croix ou orme du Merin, suivant le chemin allant de la dicte croix à Saincte-Sévère, le long du boys du Broullat jusques au taillis du boys Falot, qui est à main senestre, ayant jusqu'à cest endroict à main droicte la justice d'Estignières (1).

 "Ensuite, la limite tournait brusquement au nord, puis au nord-ouest, pour aller passer auprès de Crozon. Elle revenait à l'ouest, pénétrait dans la paroisse et jusqu'au cimetière de Montchevrier où elle rencontrait la petite seigneurie de l'Aumosne en Berry, qui lui était intimement unie, "incluse ", comme on l'a déjà vu. Après avoir englobé un certain territoire jusqu'à la rive gauche de la Gargilesse, en face de Grammont. elle venait rejoindre le chemin de Montchevrier à Aigurande (2). En suivant ce chemin, la ligne séparative passait sur la " chaulcée de l'estang (aujourd'hui desséché) du Gua, montant jusques à l'endroict des maison, grange et courtillages de la mestayrie de la Chagnade, alias la Pradedis... et poursuit le long des maisons qui sont en la paroisse de Measnes jusques près le coing du jardin de Jehan Gorjon et à la rencontre du chemin qui vient de Measne à Agurande, suit en descendant ledit chemin à main senestre tout le long des rues d'Agurande et d'Agurandettes en la Marche jusques audict orme et croix du Merin, premier (sic) limite cy-dessus déclaré (3). "

La seigneurie était bornée, depuis qu'elle avait commencé à suivre ce chemin, par celles du Bouchet, de Lavaux-de-Méasnes, de Marmeron, d'Aigurande en Marche et d'Aiguraudette, toutes seigneuries  et justices marchoise (4).

Ainsi, elle s'étendait sur tout le territoire de la commune actuelle d'Aigurande et sur une notable partie de celle de Montchevrier.

Pour préciser en ce qui concerne ses limites du côté de la Marche, elle était bornée par la route actuelle de la Châtre, prolongée par la rue qui passe devant la mairie pour devenir plus loin la route de Cluis et de Châteauroux. Mais la frontière quittait bientôt le tracé de cette dernière route pour prendre l'ancien chemin de Cluis et de Montchevrier.

En conséquence, la seigneurie d'Aigurande en Berry comprenait, à Aigurande même la ville proprement dite, le cimetière - aujourd'hui la place des arbres, - le communal - aujourd'hui le champ de foire,  une partie du faubourg Saint-Jean - c'est-à-dire les maisons qui bordent à l'est la place des arbres et celles dont l'agglomération s'étend depuis l'extrémité inférieure de cette même place, à l'ouest, jusqu'au bout du champ de foire.

Au nord de la ligne fixée plus haut, c'est le Berry. Au sud, c'est la Marche : le Bontemps et le Communeau - le côté sud-ouest du champ de foire, - de la paroisse de Méasnes et de la seigneurie de Marmeron ; les deux seigneuries d'Agurande en la Marche et d'Agurandette, de la paroisse d'Aigurande, mais du comté de la Marche.

 

 

 

(1) Terrier, folio 33 V°. - On part du Merin, suit ta route de la Châtre, celle de Boussac.

Le boys du Broullat, le bois du Bourtiat, appartenant à l'abbaye d'Aubepierre, a été défriché

il y a une vingtaine d'années.

(2) Terrier, folios 33 V°-35, - De ce côté, les limites données par le Terrier dépassent notablement celles fournies par un dénombrement de Cluis-Dessus, de la même époque (20 juillet 1580)

(Archives de l'lndre, A 103, page 196 de l'inventaire). Je crois ces dernières plus exactes, car elles sont conformes aux aveux postérieurs d'Aigurande.

(3) Terrier, folios 35 et 36. - Le Gua, Méasnes. - La Chagnade, Aigurande, était à cette époque de la paroisse de Méasnes, au sud du chemin, et le seigneur n'en avait qu'une partie (Terrier, folios 36,38 V° et 424).

(4) Le Bouchet, Nouzerolles (seulement depuis le 19 août 1875, auparavant de Méasnes); un acte du 22 mai 1578. transcrit dans un autre du 12 juin 1583 (Archives de la Creuse, H 184) nous apprend que cette justice avait une enclave comprenant les villages de Montcheseaux et la Fat (Montchevrier) et leurs environs.

- Lavaux de Méasnes, Méasnes : limite fixée par une hypothèse basée sur la disposition des lieux.

- Marmeron, Méasnes : d'après une note de M. l'abbé Ph. Brunet. - Dans les limites fixées à la seigneurie d'Aigurande, il y avait certaines enclaves qui lui échappaient, à en juger par un acte postérieur : au XVIIe siècle, le domaine de la Gagnerie (Montchevrier) est vendu deux fois (les 19 août 1736 et 12 juillet 1752). Dans les actes il est dit: " ce domaine est situé en franc aleu roturier, exempt  de tous cens, droits et devoirs seigneuriaux (Actes transcrits par M. Meunier). "

 

 

 

Extrait de l'ouvrage "AIGURANDE" de l'époque gauloise à nos jours histoire d'une frontière

par Gabriel MARTIN  - Edition AMIAULT - Guéret 1905

 

 

 

 



21/06/2011

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