MONTCHEVRIER: un charmant petit village en Marche-Berrichonne

MONTCHEVRIER: un charmant petit village en Marche-Berrichonne

LA ROCHE AYMON et DE BOIS BERTRAND

Généalogie historique et critique de la maison de LA ROCHE AYMON et DE BOIS BERTRAND *

 

Pour servir au supplément ou continuation de l’histoire

Généalogique & chronologique de la Maison de France & des grands Officiers de la Couronne

à PARIS

De l’imprimerie de la veuve BALLARD & Fils, Imprimeurs du Roi & de Monseigneur le Comte d’Artois

MDCCLXXVI

Avec approbation & privilège du Roi

Par l’abbé d’Estrées

   

ANTOINE de la Rocheaymon Seigneur de Langé & autres terres, du nom dans la ligne, obtint avec sa mère la commission du Parlement qui est datée du 11 Novembre 1531, & les lettres de chancellerie du 11 Mars suivant où il est qualifié « écuyer Seigneur de Langé, fils de feu Michel de la Rocheaymon & de Damoiselle Renée de Chasteau-challon sa veufve ».

 

Le Roi François I au nom de qui sont expédiées ces lettres, y mande aux huissiers & sergens à qui elles sont adressées, de faire payer la mère & le fils des dettes légitimes dont ils auroient preuve par titress, témoins, aveux de parties ou autres renseignements légaux, & (en cas de refus ou de délai) d'y contraindre les débiteurs par saisie & vente des meubles & fonds & emprisonnement de personnes, avec faculté d’ajourner les opposans devant les juges des ieux & pays où ils auroient leurs domicile, soit « Anjou », soit « Poitou & Maine »; Ce qui montre que la terre de Langé n `étoit pas la seule qu’`Antoine de la Rocheaymon possédât, & que celles que Gilberte Maîlhoche sa bisayeule avoit eu dans le Maine & en Anjou, lui avoient passé à titre d'hérédité & par droit du sang.

 

On ne peut douter que son frère Fiacre & lui n’ayent eu des difficultés avec Renée de Chasteau-challon leur mère au sujet de son douaire, puisqu’ils transigèrent avec elle sur ce sujet le 21 Novembre 1536. Cette transaction n’`est plus connue aujour-d’hui que par d’autres actes où elle se trouve énoncée; C’est pourquoi on ne peut dire positivement quelles en étoient les dispositions.

 

Quelques-uns des héritiers & descendans du meûnier Jean Bassier à qui Giberte Mailhoche avoît accensé le 11 Août 1488 son moulin de Langé avec les fonds qui étoient annexés, ayant vendu une partie des mêmes fonds à Antoine de la Rocheaymon « durant sa minorité » & à d’autres de qui il «voit reçû les droits seigneuriaux, Antoine de la Rocheaymon instruit de la nature des fonds, obtint le 7 Février 1544 (ancien comput) des lettres de rescision contre les contrats de vente faits à son profit ou qu’il avoit ensaisinés par surprise, & en demanda l’entérinement au bailliage de Blois contre les vendeurs & contre tous détenteurs des fonds, avec la faculté d’y rentrer, aux termes de l'acte d’accensement fait au profit de Jean Bassier.

Les intéressés défendirent à cette demande par une offre de réunir au moulin tout ce qui en «voit été démembré par vente ou autre aliénation depuis I’accensement, de satisfaire exactement aux charges du contrat, de restituer à Antoine de la Rocheaymon le prix des acquisitions qu’il «voit faites lui-même & de le rembourser de tous loyaux coûts & mises, a dire d’experts ou gens en ce connoissans.

 

Antoine de la Rocheaymon ayant rejetté leur offre, ils eurent recours au Roi à qui ils firent remontrer qu’ils avoient crû les fonds disponibles & étoient dans la bonne foi ignorant les clauses de l'acte d'accensement qui n’étoit point leur ouvrage ; Et le 31 Mars suivant ils obtinrent des lettres de relief dont ils poursuivirent à leur tout l'entérinement au bailliage de Bloîs, en y demandant que le procès fût jugé sans qu’on eût égard aux aliénations qu’ils n’avoient faites que par ignorance.

 

Les parties appointées en faits contraires & entendues dans leurs demandes & réponses, le juge ordonna une enquête pour laquelle l'enquêteur se transporta avec son greffier en la ville de Valençay, & y procéda à l'audition des témoins ; Mais le 14Janvier 1545 (ancien comput), elles mirent fin au procès par une transaction.

 

Par cet acte les fonds qu’Antoine de la Rocheaymon «voit acquis, lui demeurèrent en toute propriété, sans aucune charge quelle conque de contribution à la rente ou autre devoir; Et il abandonna le surplus à ses adversaires, quels que fussent les titres de leurs possessions, sous les charges & conditions apposées à l'acte d’`accensement dont lecture leur fut faite, & spécialement « de ne pouvoir vendre ni transporter aucune porcion des fonds qu’à un des consorts de l’`estoc & fourchage de Jean Bassier ou de leurs hoirs & ayant cause », pourvû que l'acheteur fût domicilié & résidant sous le ressort de la châtellenie de valençay, ni faire aucune vente sans en avertir le seigneur de Langé dans le cours de l'année de cette vente (en cas qu’il fit sa demeure à Langé ou en autre lieu du même ressort), d'en payer annuellement au jour & fête de St Michel (outre le chapon de rente & quatre deniers de cens) « vingt-quatre sextiers de bled » dont neuf de froment, neuf de seigle & six de menus grains « mesure de Valençay » (au lieu de dix-huit à la mesure de St Aignan), & d’acquitter incessamment sur le pied du premier accensement les arrérages qui pouvoient en être dûs.

 

Depuis cette époque, on n’a aucun acte qui soit applicable à Antoine de la Rocheaymon ; Et l'on ignore ce qu `il fit le reste de sa vie. Il fut inhumé en l'église de la paroisse de Maron près d’Issoudun en Berry.

 

FEMME: N----- dont les noms de baptême & de famille sont absolument inconnus, faute de titres propres à fournir des lumières sur les dernières années de la vie d'Antoine de la Rocheaymon.

Devenue veuve, elle épousa en secondes noces (Charles de Bois-bertrand seigneur de Bois-bertrand dans la paroisse de Mont-chévrier près de la ville de la Châtre en Berry, Gaste-souris & autres terres, qui étoit aussi veuf & avoit des enfans de sa première femme.

 

Charles de Bois-bertrand & sa seconde femme étoient morts tous les deux le 20 Décembre 1583, & «voient eu de leur mariage au moins une fille nommée « Louise de Bois- bertrand », qui en Septembre 1612 étoit religieuse en l'abbaye de Beauvoîr ordre de Cîteaux, Diocèse de Bourges.

 

D’`Antoine de la Rocheaymon premier mari de la seconde femme de Charles de Bois- bertrand, devoient être sortis.

 

1° - FIACRE de la Rocheaymon qui servoit en qualité d' « archer » les 19 Juin 1569 & 6 Janvier 1571 dans une compagnie de cinquante lances que commandoit alors Claude de la Châtre Baron de la Maison-fort (depuis Maréchal de France), & que les rôles de deux revûes faites ces jours-là l’`une au village de Viralat près de St Jean-de Ligoure en Limosin & l'autre à Mehun-sur Yèvre en Berry, qualifient « Sieur de Langé » dans la même province; Ce qui ne permet point de douter qu’il ne fût alors le chef de la ligne issue de Guyot de la Rocheaymon & de Gilberte Maolhoche. Selon le rôle d'une autre renie de la même compagnie faite à Mehun-sur Yèvre le 20 Mars 1581, il étoit mort homme d'armes en cette compagnie, & peut-être sans avoir été marié ou au moins sans postérité légitime, & avoit été remplacé par un gentilhomme de la paroisse de « Dun-le paislier » en Berry, que le rôle nomme « Antoine de Galbert ».

 

2° - AUGUSTIN de la Rocheaymon qui servoit le 10 Avril 1569 dans une compagnie de vingt-huit hommes d ‘armes & de quinze archers que commandoit Edme seigneur de Prie & de Mont-poupon, Chevalier de l'ordre du Roi, selon un rôle de payement fait ce jour-là, & qui (aux termes du même rôle) demeuroit pour lors « à Langé ». Il avoit eu pour compagnon dans la même troupe & en qualités d' « archers » Edme & René de Prie (tous deux fils du commandant dont il étoit voisin,), & vraisemblablement mourut célibataire.

 

3°- ANTOINE de la Rocheaymon Seigneur de Langé & autres terres, II du nom dans la ligne, par qui la descendance a été continuée.

 

4° - MARTINE de la Rocheaymon, mariée avec Jean de Bois-bertrand, seigneur de Bois-bertrant, IAige-Bernard-de fer (ou bras-de fer) , Gaste-souris & Maron près d'Issoudun, fils de Charles seigneur des mêmes lieux & de Catherine Guérin sa première femme. Jean de Bois-bertrand, en épousant Martine de la Rocheaymon, lui fit vraisemblablement un don universel de tous ses biens, en cas qu’`il mourût avant elle & sans postérité; Ce qui arriva. Elle étoit veuve de lui, sans enfans & propriétaire de toutes ses terres le 5 Août 1610, date d'une donation entre-vifs qu’elle fit des mêmes terres & qu’elle confirma par un testament du 28 septembre 1612, en ordonnant sa sépulture « en l'église du lieu de Maron au tombeau de ses père & mère » & l’exécution d'un premier testament qu’elle avoit fait, en léguant à cette église une rente perpétuelle de quatre sextiers de seigle mesure de Château-roux à la charge de quatre services par an, & à celle de « Bois-bertrand » (ou de Mont-chévrier) une autre rente perpétuelle de soixante-douze boisseaux de seigle & de quarante boisseaux d’aveine mesure de Cluys à la charge de cinq services, en faisant d’autres legs particuliers à diverses personnes du nombre desquelles étoit un « Jean de Bois-bertrand » qu'elle qualifie « seigneur de Champ-moreau » sans parler d'aucun lien de consanguinité entr’eux ni du titre de leur affinité, & en chargeant son héritier-donataire de continuer à dame « Louise de Bois-bertrand » religieuse en l'abbaye de Beauvoîr, qu `elle qualifie « sa sœur maternelle » (ou utérine) le payement d'une pension annuelle de « trente- six livres » qu’elle lui avoit (dit-elle) précédamment accordée & d'y ajouter de quoi fournir à l'entretien d'une « servante » (ou femme de chambre). Martine de la Rocheaymon ne vivoit plus le 16 Janvier 1614, jour de la publication de son testament à Issoudun & de la donation entre-vifs qui l'avoit précédé.

 

ANTOINE de la Rocheaymon Seigneur de Langé. II du nom dans la ligne, étoit moins majeur de vingt & un ans au mois de Décembre 1583, & ne vivoit plus le 4 Juillet 1604.

 

FEMME: CHARLOTTE DE BOIS-BERTRAND fille de Charles Seigneur de Bois-bertrand, I’Aige-Bernard-de fer, Gaste-souris & Maron prés d’Issoudun, & de Catherine Guérin sa première femme, mariée par contrat du 20 Décembre 1583.

Jean de Bois-bertrand dont Charlotte étoit sœur germaine, présida lui-même à la conclusion du traité, & lui constitua en dot la somme de « quatre mille livres » qu’il paya comptant en espèces du temps.

 

Au moyen de cette dot, elle renonce en faveur de Jean à tous droits successif ou de supplément de légitime dans les biens de leurs père & mère ; Et Antoine de la Rocheaymon lui donne par le même acte (outre son château de Langé avec cours, fossés, fuye, jardins & prés étant autour) une métairie sise dans la paroisse de Langé qui se nommoit « la Guillotiére », sous la seule réserve de la foi & hommage à la seigneurie de Lucé-le marc.

Elle étoit morte (ainsi que son mari) le 4 Juillet 1604, & avoît laissé pour enfans

 

1° - CHARLES de la Rocheaymon d’abord Seigneur de Langé, puis de Bois-bertrand & autres terres, I du nom dans la ligne, par qui la descendance a été continuée.

 

2° - JACQUELINE de la Rocheaymon mariée par contrat du 4 Juillet 1604 avec Jean de Razai seigneur de Murat, de qui elle eut un fils Pierre de Razai aussi seigneur de Murat, qui est un de ceux à qui Martine de la Rocheaymon fait des legs par son testament du 28 Septembre 1612. Elle l'y qualifie « son neveu », ainsi que Charles de la Rocheaymon ; Et il eut part à sa succession, malgré les donations qu’elle avoit faites au même Charles de la Rocheaymon. Le temps du décès de la mère est ignoré.

 

CHARLES de la Rocheaymon I du nom dans la ligne, d'abord Seigneur de Langé, uuis de Bois-bertrand. Gaste-souris. l'Aige-Bernard-de fer, Maron & autres terres par donation entre-vifs que lui en fit le 5 Août 1610 Martine de la Rocheaymon sa tante & qu `elle confirma par son testament du 28 Septembre 1612, fit un premier hommage de celle de Bois- bertrand & de ses dépendances ou appendances le 12 Juillet 1615 à Henri II Prince de Condé, comme "« éritier & donataire » (porte l'acte) « de défunte damoiselle Martine de la Rocheaymon », étant bien conseillé, ayant été averti que le tout étoit dans la mouvance du Prince à cause de son Marquisat de Château-roux & suppliant « sa Grandeur », en cas qu’il y eût autre chose qui relevât de son domaine, de l'en faire avertir, pour qu `il en fit le devoir sans délai.

 

il avoit sans doute prévû que Jacqueline de la Rocheaymon sa sœur où les enfans qu’elle laissa, s’élèveroient contre des donations qui lui faisoient tort & eut effectivement un procès à soutenit contr’ eux pour ce sujet ; Mais il faut bien qu’il l'ait gagné, ou qu’un accord favorable y ait mis fin & qu’il soit demeuré possesseur paisible de la terre de Bois-bertrand & de ses appendances; Car il en réitéra son hommage au Prince de Condé le 27 Novembre 1633 en la même qualité qu’il avoit fait le premier c’est-à dire comme « héritier & donataire de Martîne de la Rocheaymon sa tante paternelle ».

 

Le 27 Septembre 1618, il termina par une transaction un autre procès qu’il avoit avec Claude du Mont seigneur du Breuil-Yvain & de Courtaillet (l'un de ses voisins), pour la succession d'un homme « de serve condition » appellé « Léonard Rapaut », que chacun d'eux revendiquoit; L’un, sous prétexte que Léonard Rapaut avoît habité dans sa terre de Gaste-souris où il avoît « droit de suite dans toute l'étendue du Marquisat de Château-roux sur tous les habitans de cette terre, soit qu’ils y fussent nés, soit qu’ils s’y fûssent seulement établis »; Et l'autre, parce que Léonard Rapaut étoit mort sans enfans dans les limites de sa justice du lieu de Courtaillet où il avoit « droit de déshérence sur tous les aubains ».

 

Une nièce du même Léonard Rapaut étoit intervenue dans la contestation, soûtenant que (selon les dispositions générales de la coûtume de Berry) elle étoit habile à succéder à son oncle ; Et la succession lui demeure par l’accord, à l’excepcion « des fonds mortaillables » que Léonard Rapaut avoit tenus de la seigneurie de Gaste-souris, qui sont abandonnés à Charles de la Rocheaymon. avec cette clause « qu’a l'avenir il ne pourroit s’en faire un titre pour prétendre aucun droit de servitude sur la personne de la nièce, ni sur ses enfans & descendans ».

 

La terre de Gaste-souris passa quelques années après à Pierre de Razai fils de Jacqueline de la Rocheaymon, vraisemblablement pour la part que sa mère ou lui avoient réclamé dans la succession de Charlotte de Bois-bertrand mère de Jacqueline comme d'Antoine de la Rocheaymon II du nom dans la ligne ; Et le 21 Août 1646, Pierre de Razai la donna pour dot à Marie de Razai sa fille, en la mariant à Louis Maussabré seigneur de Borde-bure & autres terres, dont les descendants l’ont conservée jusque dans ces derniers temps, tandis que la postérité de Charles de la Rocheaymon est tombée en décadence.

 

Il commença par vendre le 22 janvier 1626 à Guillaume Pataud sieur des Chaulvains (médecin habitant au lieu de Cluys-dessus) une métairie dépendante de sa terre de Bois-bertrand, qui se nommoit « la métairie de Dessous-le bois » ; Et le 5 Mai de l’année suivante, il vendit sa terre de Langé à un gentilhomme que les actes appellent « René Constantin sieur du Mesnil » & dont les descendans la possèdent encore aujour-d’hui.

 

Ajourné à comparoir en l'élection de Château-roux à l’eefet d'y justifier sa noblesse en exécution de l'édit du mois de Janvier 1634 sur le règlement des tailles, il comparut, fit la production prescrite, & en obtint acte le 1er Juin de la même année, avec décharge de l'assignation.

 

Il testa le 3 ou le 13 Mai 1639, & étoit mort le 10 Novembre suivant, jour de l'ouverture & publication de son testament à Issoudun. L’acte ne fut publié à Château-roux que le 24 du même mois.

 

FEMME: JEANNE DE JUSSAC.fille de Jean seigneur de la Follaine, Chédigny & autres terres en Touraine, & de Marie de Thoye, mariée par contrat passé à Chédigny le 20 Octobre 1621.

 

Elle paroit comme partie contractante avec son mari dans l'acte de vente qu’il fit de sa terre de Langé le 5 Mai 1627, & étoit morte le 22 Août 1640, ayant laissé six enfans qui étoient ce jour-là sous la tutelle d’Amblard de Jussac seigneur de Chédigny, leur oncle maternel. Ces six enfans étoient

 

1°- CHARLES de la Rocheaymon Seigneur de Bois-bertrand & de l `Aige-Bernard-de fer, Il du nom dons la ligne, par qui la descendance a été continuée.

 

2°- AMBLARD de la Rocheaymon qui fut seigneur de Maron ou eut au moins une porcion de cette terre pour son partage, paroit avec son aîné en plusieurs occasions & étoit mort en Février 1668. On ignore s'il étoit marié ou s'il étoit resté dons le célibat.

 

3° - JEAN de la Rocheaymon qui est partie avec son frère Amblard en divers actes des 9 Décembre 1659, 17 Novembre 1660 & autres, où il est qualifié comme lui « Seigneur de Maron », paroit encore avec la même qualité le 8 Février 1674 & est mort depuis sans postérité, quoique marié.

 

FEMME: ANTOINETTE CAMUS qui n’est que dénommée avec son mari dans un arbre généalogique présenté pour lui & pour ses frères au mois de Février 1668 à l’Intendant de Bourges en exécution des édits & arrêts du Conseil concernant la recherche de noblesse qui avoit été ordonnée peu de temps auparavant, sans que la production faite pour les comparans contienne ou énonce aucun acte qui la regarde.

 

4°- FRANCOIS de la Rocheaymon qui est qualifié de « Seigneur de Maron & de St Michel » le 20 Mai 1660 & paroit avec ses frères tant dans les actes particuliers à Amblard & à Jean, que dans la preuve de noblesse faite au mois de Février 1668, sans qu’on sçache rien de plus sur son sort.

 

5°- CHARLES de la Rocheaymon également connu par une partie des mêmes actes & par la preuve de noblesse faite au mois de Février 1668, mais dont le sort est aussi ignoré.

 

6° - FRANCOISE de la Rocheaymon qui fut élevée & vécut depuis la mort de son père jusqu’en 1644, au château d`Entraigues paroisse de Langé, chez Françoise de Jussac veuve de Chartes de Lussac seigneur des Champs &d'Entraigue. Elle paroit encore le 29 Novembre 1653 n’étant pas mariée, sans qu’on sçache si elle le fut depuis.

 

CHARLES de la Rocheaymon Seigneur de Bois-bertrand & de l'Aige-Bernard De fer. II du nom dans la ligne, eut la terre de Bois-bertrand par une disposition expresse du testament de son père, en fit son acte de foi & hommage dès le 6 Mai 1641 à Henri Il Prince de Condé à cause de son Duché de Château-roux, & le réitéra au Roi le 8 Août 1656 en vertu d'arrêt du 31 Décembre 1654 qui avoit enjoint à tous les vassaux de Château-roux de faire de nouveaux hommages à S.M à cause de l‘absence du Prince Louis Il pour lors sorti du Royaume.

 

Il est à la tête de ses frères. Jean, François & Charles dans la preuve de noblesse faite le 11 Février 1668, obtint avec eux la décharge qui étoit de droit comparut au ban de sa province le 27 Août 1674. mourut le 9 ou le 10 Juillet 1686 âgé de plus de soixante ans (selon ce que porte l'acte de sa sépulture), & fut inhumé dans le chœur de l'église paroissiale de Montchévrier.

 

La preuve de noblesse faite au mois de Février 1668 pour Chartes de la Rocheaymon & pour ses frères Jean, François & Charles; ne fait qu’un seul individu d’Antoine de la Rocheaymon mari de Charlotte de Bois-bertrand & de celui qui eut pour mère Renée de Chasteau-challon, mais par une bévûe du rédacteur de la preuve & faute d'avoir pesé mûrement l'ordre naturel des choses & le résultat du testament de Martine de la Rocheaymon sœur du mari de Charlotte de Bois-bertrand & veuve de Jean seigneur de Bois-bertrand frère de la même Charlotte.

 

Cet acte parlant d'une sœur « maternelle » (ou utérine) de Martine de la Rocheaymon qui y est appellée « Louise de Bois-bertrand » le rédacteur avec un peu de réflexion, auroit dû sentir aisément qu’Antoine de la Rocheaymon mari de Charlotte de Bois-bertrand & Martine de la Rocheaymon qui étoit sa sœur germaine, ne pouvoient avoir pour sœur « maternelle » (ou utérine) Louise de Bois-bertrand à moins qu’ils n’eussent eu une mère commune, & que Renée de Chasteau-challon ne pouvoit point l'avoir été, attendu qu’Antoine de la Rocheaymon fils de Renée de Chasteau-challon étoit majeur au moins lorsque Fiacre de la Rocheaymon son frère & lui transigèrent avec elle le 21 Novembre 1536 sur le douaire qu'elle réclamoit, & qu’il est peu vraisemblable qu’après cette époque elle ait eu des enfans d'un second mari.

Il est donc contre toute raison de ne faire qu’un même individu du fils de Renée de Chasteau-challon & du mari de Charlotte de Bois-bertrand ; Et quoi qu’on puisse trouver étrange que les produisans se soient mépris eux-mêmes sur des faits plus voisins de leur temps qu `ils ne le sont du nôtre, il n’y a point d’autre moyen de concilier la raison & le testament de Martine de la Rocheaymon, que celui pour lequel on s’est déclaré, qui est que la mère de Marine de la Rocheaymon & de son frère germain, étant devenue veuve, épousa le père de Jean & de Charlotte de Bois-bertrand, & en eut « Louise de Bois-bertrand ».

 

Alors il n’y aura eu qu’une affinité très-ordinaire entre les enfans du premier mariage de la mère de Martine de la Rocheaymon & ceux de la première femme de son second mari; Et la liaison des ascendans aura opéré très-naturellement celle des enfans, au lieu d’y mettre obstacle.

 

Les édits & déclarations du Roi relatifs au fait de la noblesse, imosoient la nécessité de remonter les preuves à l'année 1560; Et le contrat de mariage de Charlotte de Bois-bertrand bornoie celle de ses descendons à l'année 1583.

 

Outre que le contenu des actes n’étoit pas toujours pesé avec la plus grande attention, il parut sans doute plus court d'en appliquer à son mari qui satisfissent à la loi, que de s `engager dans une recherche qui eût été plus pénible que profitable, attendu que la noblesse des produisans étoit suffisamment constatée.

On a lieu de croire aussi que Charles de la Rocheaymon eut le malheur d'aimer les procès ; Et il en fut puni par le chagrin de voir sa terre de Bois-bertrand saisie réellement deux ans avant sa mort.

 

FEMME: ANTOINETTE CHAPUS fille de Jean seigneur du Pouillaud & autres terres, Lieutenant criminel au siège royal d'Issoudun & Maître des requêtes ordinaire de l'hôtel de la Reine mère, & de Jeanne Robert, mariée par contrat du 29 Novembre 1653.

 

Elle défendit à la saisie réelle de la terre de Bois-bertrand avec sa famille, mourut le 22 ou 23 Mars 1703 & fut inhumée auprès de son mari dans le chœur de l'église paroissiale de Montchévrier.

 

De son mariage étoient sortis au moins sept fils & sept filles, sçavoir

 

1° - AMBLARD-JOSEPH de la Rocheaymon qui fut baptisé à Mont-chévrier le 3 Avril 1657 ayant pour parrain Amblard de la Rocheaymon seigneur de Maron (l'un de ses oncles), & ne vivoit plus, lorsque son père mourut au mois de Juillet 1686.

 

2° - LOUIS-ARMAND de la Rocheaymon qui succéda à son père dans le titre de « Seigneur de Bois-bertrand » quoique la terre fut saisie réellement, & continue l'ordre de succession.

 

3°- JEAN de la Rocheaymon né le 8 Avril 1667, baptisé à Mont-chévrier le 13 du même mois & mort jeune.

 

4°- GABRIEL-FRANCOIS de la Rocheaymon connu sous le nom de « Sieur de Mont-chévrier », dont il sera parlé en particulier après son frère Louis-Armand.

 

5° - JACQUES de la Rocheaymon né le 12 Octobre 1669, baptisé à Mont-chévrier le 23 du même mois & mort non marié ou sans postérité.

 

6°- SYLVAIN de la Rocheaymon baptisé à Mont-chévrier le 28 Juin 1672, mort le 12 ou le 13 Janvier 1717 portant le titre de « Seigneur de l `Aige » & marié, mais sans enfans, & inhumé le 14 dans le chœur de l'église du même lieu de Montchévrier

FEMME : ANNE ROALLIN dont le père & la mère ne sont point connus, non plus que le temps de son mariage, & remariée solemnellement à Mont-chévrier le 16 Septembre 1721 avec André des Lestières écuyer seigneur de la Cousture.

 

7° JEAN de la Rocheaymon qui fut baptisé à Mont-chévrier le 8 Février 1674, eut pour parrain Jean de la Rocheaymon seigneur de Maron (un de ses oncles paternels), & vraisemblablement mourut jeune.

 

8°- ANNE de la Rocheaymon qui fut baptisée à Mont-chévrier le 20 Mai 1660, eut pour parrain son oncle François de la Rocheaymon seigneur de Maron & de St Michel, & fut mariée en l'église du même lieu de Mont-chévrier, 1° le 11 Août 1682 avec Jean du Mont seigneur du Breuil-Yvain, dont elle n’eut que deux filles mortes au berceau ; 2° le 5 Mai 1710 avec Louis de Salvert seigneur de Noizat en la paroisse de Pouffanges (?) au diocèse de Limoges, qui étoit veuf d’une première femme appellée « Isabeau Brachet » & n’eut point d'enfans de la seconde.

 

9° - CATHERINE de la Rocheaymon, née & ondoyée le 15 Juin 1661 à Mont-chévrier où les cérémonies du baptême lui furent suppléées le 8 Avril 1663, & morte jeune ou non mariée.

 

10° - GILBERTE de la Rocheaymon, aussi née & ondoyée le 6 Décembre 1663 à Mont-chévrier où les cérémonies du baptême lui furent suppléées le 27Mai 1664, & pareillement morte jeune ou non mariée.

 

11° - SYLVAINE de la Rocheaymon, née à Mont-chévrier le 27 Janvier 1665, baptisée le lendemain & pareillement morte jeune ou non mariée.

 

12° - ANTOINETTE de la Rocheaymon, née à Mont-chévrier le 28 Février 1666, baptisée le 16 & encore morte jeune ou non mariée.

 

13° - MARIE de la Rocheaymon, née à Montchévrier au mois d Avril 1676, baptisée le 15 Juin suivant, & mariée dans l'église du même lieu le 27 Mai 1713 avec Léonard-Bernard « Arnaud » sieur de la Perrière (fils de Claude seigneur de la Goute & de Lavau en la paroisse de Mesne), de qui elle n’eut point d'enfans.

 

14°- GABRIELLE de la Rocheaymon, baptisée à Mont-chévrier le 23 Mai 1680, morte le 1er Janvier 1755 au château d’Issoudun où elle s’étoit retirée avec quelques pensions viagères & inhumée le lendemain dans l’`église de paroisse de St Cyr en la même ville.

 

LOUIS-ARMAND de la Rocheaymon Seigneur de Bois-bertrand & autres terres

après Charles Il son père, étoit chevalier de l'ordre de Malthe le 1er Décembre 1677, & servoit dans la compagnie des Gens-d'armes de la garde du Roi en 1686, lorsqu’il succéda au même Charles Il.

 

Les affaires de la maison se trouvant alors dans un très-grand délabrement les cadets renoncèrent à la succession de leur père. Pour lui, il l'accepta.

Il espéroit trouver quelque expédient pour conserver la propriété de la terre de Bois-bertrand, & au moyen dû service continuel qu’il faîsoit dans la maison du Roi, obtint des lettres d'état qui suspendirent tant qu’il vécut l'effet de la saisie réelle.

 

C’est de lui que parle l'auteur de l'Abrégé chronologique & historique de l’origine, du progrès & de l'état de la maison du Roi & de toutes les troupes de France, lorsqu’il dit dans son journal historique de la compagnie des Gens-d'armes de la garde, que cette troupe s'étant trouvée le 18 Septembre 1691 au combat de Leuze en Hainaut, Mrs « de Blandin & de la Rocheaymon » qui en étoient « brigadiers », furent « perdus dans cette rencontre, sans qu'on en ait jamais eu aucune nouvelle ».

 

Il étoit marié, mais sans enfans; Ou s’il en avoit eus, ils seroient morts avant lui.

FEMME: JEANNE BERTRAND surnommée de Maleval, auparavant veuve de Jean de St Julien Seigneur de Tarbes, qui avoit demeuré en la petite ville de St Vaury dans la Marche.

 

La date du mariage est inconnue, ainsi que les noms & qualités des père et mère de Jeanne Bertrand.

 

Après la mort de Louis-Armand de la Rocheaymon, elle se remaria en troisièmes noces ; Mais on ignore qui elle épousa.

 

GABRIEL-FRANCOIS de la Rocheaymon fils puiné de Charles Il seigneur de Bois-bertrand & d’Antoinette Chapus,), connu sous le nom de « Sieur de Mont-chévrier », étoit né à Mont-chévrier le 12 Octobre 1668.

 

Il servoit dans les gardes du Roi lorsqu’il succéda à son frère Louis-Armand, & obtint comme lui des lettres d’état au moyen desquelles la saisie réelle de la dernière des terres de ses ancêtres continua d'être privée de son effet.

 

En 1715 il fut assigné avec Sylvain de la Rocheaymon son frère, à l'effet de justifier de leur noblesse devant M. Foulé de Martangis intendant de bourges, chargé de la vérification des titres des gentilshommes de la province dans la dernière recherche ordonnée par Louis XIV.

 

Ils se déclarèrent tous deux non mariés, firent leur production conjointement, y appliquèrent encore au même individu les pièces des 11 Novembre 1531 & 20 Décembre 1583 qui ne faisoient qu’un seul homme du fils de René de Chasteau-challon & du mari de Charlotte de Bois-bertrand, mais par une seconde bévûe semblable à celle qui les avoit fait confondre en 1668 (quoique le testament de Martine de la Rocheaymon y fût joint), & ne laissèrent pas, sur des conclusions du procureur du Roi en la commission en la date du 29 Mars, d'obtenir une ordonnance de maintenue qui est datée du même jour.

 

Gabriel-François de la Rocheaymon mourut dans le célibat le 27 ou le 28 Décembre 1731, & fut inhumé le 29 dans le chœur de l'église de mont-chévrier auprès de son père & de sa mère ; Et en lui finit la postérité masculine de Guyot de la Rocheaymon seigneur de Fougères, premier auteur de la ligne dont il ne restoit que Gabrielle de la Rocheaymon sur laquelle la terre de Bois-bertrand fut enfin vendue le 28 Avril 1732.

  

SOURCES

Extrait de la généalogie De La ROCHEAYMON par l’abbé d’ESTREE


Cette branche portait pour armes: De sable, au lion d’or, fermé d’étoiles du même, avec un label d’or à trois pendants, pour brisure de puîné.

 



14/08/2014

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