1906 - Un terrible accident
UNE AUTOMOBILE CONTRE UN TRAIN
TERRIBLE ACCIDENT
L'automobile du prince Mohamed-Ibrahim se heurte contre un train en marche. Le mécanicien est tué et l’état du prince désespéré.
Un terrible accident d'automobile, dont les conséquences ont été mortelles, s'est produit à Thiberville (Eure).
Une automobile, conduite par le prince Mohamed-Ibrahim, né au Caire, le 27 février 1878, et demeurant à Paris, rue de la Faisanderie, 46, allait traverser un passage à niveau. A ce moment arrivait le train, qui se dirigeait de Thiberville à Cormeilles. L'automobile du prince se heurtât au convoi, et fut réduite en miettes. Au moment de l'accident, le prince était accompagné de son chauffeur, François-Joseph Doranjon, né à Montchevrier, la 10 mars 1870, et demeurant à Paris, boulevard Haussmann, numéro 146.
Le prince et le malheureux chauffeur gisaient à terre sans connaissance. Transporté à l'hôpital de Bernay, M. Doranjon y mourait une heure après. Quant au.Prince Mohamed-Ibrahim, son état est considéré comme désespéré.
De l'enquête ouverte immédiatement par le parquet, il résulte que l'accident serait dû à l'imprudence des victimes, dont la voiture marchait à une vitesse exagérée.
M. Lépine, préfet de police, a été prié de prévenir d'urgence la famille du prince et celle du chauffeur.
Notre enquête au domicile du Prince
Nous nous sommes livré immédiatement à une enquête sur le terrible accident. Lorsque nous nous présentons 46, rue de la Faisanderie, au domicile particulier du prince Mohamed-Ibrahim, la triste nouvelle vient à peine d'y être apportée. M. le préfet de police, en effet, avait chargé un de ses attachés de cabinet de communiquer la fatale dépêche. La demeure du prince est déserte en ce moment.
La domestique, qui garde l'hôtel, nous reçoit et, à nos questions, répond ce qui suit:
« Je viens d'être avisée à l'instant, par les soins de M. Lépine, du double accident le. Prince Mohamed-Ibrahim, qui est un cousin' germain du khédive d'Egypte, était installé, ici depuis deux ans à peine avec la princesse.sa femme et ses deux enfants, une petite fille du nom de Annélaïde, âgée de quatre ans, et un petit garçon de trois ans, nommé Amré. Il y a quinze jours à peine que le prince et sa famille sont partis, accompagnés de leurs domestiques, pour habiter leur villa de Deauville.
Ils s'étaient rendus sur la plage normande par le chemin de fer, car le prince n'avait pas encore en sa possession l'automobile, cause de l'horrible accident. Ce n'est que ces jours derniers que son chauffeur, M. François Doranjon, la lui amena à Deauville ».
Les télégrammes annonçant l'accident, ayant indiqué qu'il était imputable à un excès de vitesse, nous demandons si !e. prince avait coutume de conduire à grande allure.
« Je le crains, car Son Altesse était très imprudente et se livrait à de tels excès de vitesse que nous craignions toujours un accident. Ce pronostic vient, hélas, de se réalisé aujourd’hui ».
Aucun renseignement complémentaire n'est parvenu au domicile du prince.
A l'Ambassade de Turquie
A l'ambassade de Turquie, on nous déclare qu'on n'a pas encore été avisé de ce triste accident. La nouvelle que nous apportons jette une profonde émotion parmi les membres de cette ambassade et c'est à qui nous demandera des détails sur ce terrible accident.
C'est affreux, nous dit un des secrétaires, car le prince Mohamed était aimé de tous ceux qui l'approchaient. Tout jeune, remplit de distinction, très répandu dans le monde, le bonheur souriait au jeune prince, qui adorait sa jeune femme, dans tout l'éclat de sa beauté, et ses charmants enfants.
Et en terminant, notre interlocuteur nous dit que le prince possédait une fortune considérable.
Sources: Journal « La Presse » du 19/08/1906 (Numéro 5192).
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MORTEL ACCIDENT D’AUTOMOBILE
On mande de Bernay (Eure), que le train de Berney à Cormeilles traversait la route de Paris à Cherbourg, lorsque l’automobile du Prince Ibrahim Mohamed, agé de trente huit ans, né au Caire, et conduite par le chauffeur Doranjon, vingt-huit ans, vint se jeter sous la locomotive. Le choc fut des plus violents ; l’automobile fut réduite en miettes. Le prince et le chauffeur, qui gisaient sans connaissance sur le sol, furent transportés à l’hôpital de Bernay, ou Doranjon ne tarda pas à succomber à ses blessures. L ‘état du Prince Ibrahim Mohamed paraît désespéré.
C’est un train de voyageur que l’automobile du Prince à heurté.
D’après l’enquête, l’accident serait dû à l’imprudence du Prince et de son chauffeur qui marchaient à une vitesse absolument désordonnée.
La famille du Prince Ibrahim Mohamed, qui demeurait rue de la Faisanderie, 46 à Paris, a été avisée par le parquet de Berney, de même que la famille du chauffeur.
Une dépêche de Trouville annonce que le Prince Ibrahim Mohamed, victime d’un accident d’automobile, est mort dans la nuit.
Sources: Journal « Est Républicain » du 19/08/1906 (Edition du matin).
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Notes du webmaster:
François-Joseph était le fils du charron Etienne Dorangeon (1840-1912) et de Marie Ringuet (1849/1915).
Son frère ainé Augustin était maréchal.
Son frère cadet Pierre-Frédéric étail lui aussi charron.
Ils exerçaient dans le bourg.
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