MONTCHEVRIER: un charmant petit village en Marche-Berrichonne

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Les premiers pas vers la scolarisation laïque

 

L'analphabétisme était la règle, ceux qui savaient lire et écrire l'exception. Le chemin fut long pour renverser la tendance !

 

L'Etat «providence » comme nous le connaissons actuellement n'existait pas. Les attributions des conseils municipaux étaient très étendues. A eux de lever des contributions et lancer des emprunts pour faire face à de multiples besoins dont l'ouverture d'écoles.

 

La lecture des délibérations des conseils municipaux de Montchevrier nous permet de suivre pas à pas l'évolution des mentalités d'alors sur ce sujet. Convaincus ou contraints par la loi, les maires et les conseils municipaux qui se sont succédés depuis 1838 ont dû répondre à l'évolution de la société.

 

Le 10 mai 1838, le conseil municipal refuse de voter un impôt additionnel pour faire face aux dépenses d'instituteur (traitement, indemnité logement). S'il y a une classe elle doit donc être à la seule charge des parents.

 

Le 20 juillet 1843, une indemnité est votée pour un instituteur M.Lasnier qui officie dans une salle du bourg : 200F de traitement et 40F pour le logement.

 

Le 6 octobre 1850, les taux à payer par la famille des élèves pour l'école primaire dirigée par M. Benoiton Louis sont fixés à 1F par mois pour les commençants et 1.50F pour la 2eme division.

 

En 1862, l'école est confiée au Sieur Poissonnier et les tarifs mensuels sont toujours de 1.50F pour les plus de 7ans et de 1F pour les moins de Vans. L'abonnement annuel, de 10F pour les plus de 7ans
et de 7F pour les moins de 7ans, est facultatif.

 

Le 11 août 1867, il est voté 150F de traitement pour que la femme (ou la fille ?) de l'instituteur M. Poissonnier dirige les travaux d'aiguille pour les filles. L'ouverture d'un cours gratuit pour adulte par l'instituteur est refusée, faute de ressources. Il est demandé
que la commune soit dispensée d'ouvrir une école pour les filles car il n'y a pas de logement. Le conseil municipal vote la gratuité de l'école pour 22 élèves, soit une dépense de 9F/élève/an à la charge de la commune.

 

Le 18 octobre 1868, la demande de Melle Guillebaud de créer une école de filles au Chézalbonneau est refusée car jugée trop loin du bourg. Toutefois, le conseil municipal est d'accord pour que ce soit une école libre.

 

Le 10 avril 1870, la commune compte 1295 habitants et se trouve dans l'obligation d'avoir une école de filles. Melle Poissonnier, fille de l'instituteur ayant le brevet de capacité et pouvant habiter avec son père donc sans indemnité de logement, le conseil municipal accepte d'ajouter 50F aux 150F qu'elle perçoit pour les travaux d'aiguille afin qu'elle crée l'école de filles !

 

Le 1er mai 1870, Melle Poissonnier est nommée institutrice pour une école de filles, soit 20 ans
après la loi Falloux !

 

Le 1er octobre 1874, Frédéric Poissonnier est installé maître auxiliaire par le conseil municipal (l'enseignement est une entreprise familiale !)

 

Le 19 septembre 1886, on compte 103 garçons et 90 filles scolarisés et il est demandé la création d'une école enfantine.

 

Sources: délibérations des conseils municipaux de Montchevrier (Archives Municipales)

Texte de Mme Josette Péricat 

 



05/05/2013

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