MONTCHEVRIER: un charmant petit village en Marche-Berrichonne

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Lettre Lasnier: 18 février 1793 à son frère

Je me contente pour cette fois, cher frère, d’inclure cette feuille dans la lettre que j’écris à Lassare pour vous accuser la réception de votre lettre du 26 janvier et une de Vallentin-Couture, datée de Lyon, le 31 janvier, dans laquelle était inséré un assignat de 300 francs.

Je l’ai envoyé sur-le-champ à Genève pour opérer l’échange. Je ne sais encore à quelle perte il sera assujetti ; le premier n’a souffert que 44 francs de perte par cent et celui de M. Jolly n’en a souffert que 46 huit jours après le mien : maintenant, ils souffrirons davantage mais à peu près sur la règle de Lyon et de Paris. Je puis actuellement attendre quelque temps et voir comment les choses pourront tourner. Je n’ai pas vu M. le prieur de Chambon, mais je sais qu ‘il a reçu, ainsi que Bazénery, ce que M. son frère lui a envoyé.

Je serai fort inquiet de ce qui se passera chez vous jusqu'à la nouvelle levée des troupes décrétée. Je vous prie de m’écrire souvent pendant ses moments de crise.

J’ai reçu une lettre de Vallentin de Nouzerolles le 22 décembre, vous étiez pour lors chez lui. Je ne lui ferai pas de réponse encore, d’autant que ma sœur a reçu ma dernière lettre comme vous me le mandez et que je suis persuadé que toutes mes lettres vous sont communes.

Donnez-moi aussi des nouvelles de la santé de ma belle-sœur. Qu’elle se ménage et ne se livre pas aux inquiétudes ; si Dieu nous en donne, il saura les mesurer à nos forces et nous en récompenser ; bénissons-le de tout pendant cette vie passagère.

Mes compagnons de demeure vous saluent, même M. le prieur de Lens qui est touché de la mention que vous faites de lui en m’écrivant. M. Jolly vous prie de faire savoir à sa mère que son assignat lui a produit 160 francs tout déduit. Il lui avait mandé qu’il craignait de perdre davantage, parce que dans le temps on avait dit à Sion qu’ils perdraient 66 francs à Lyon, ce qui n’a pas encore été vrai.

Je vous prie de faire mes amitiés à tous nos amis et parents. A-t-on reçu des nouvelles des jeunes Laplante et Dupeyrat ? Ne sont-ils pas victimes de leur courage ? Croyez-moi, cher frère, avec les sentiments de la plus pure et inviolable amitié, votre très humble et obéissant serviteur.

Quand vous m ‘écrivez de chez vous, je désirerais que vous fissiez passer vos lettres non cachetées à M. Lassare, sa femme y mettrait de ses nouvelles en me l’adressant.

J’avais écrit à Mme Saint-Amant le 6 décembre. Je n’ai encore rien reçu. Les neiges considérables m’ont empêché d’aller à Sion pour faire faire la quittance, si elle presse mandez-le moi, j’ai du papier marqué.

 

 Sources: extrait du livre de l'Abbé Leclerc "Martyrs et confesseurs de la foi du diocèse de Limoges pendant la révolution française"  Editeur V. H.  Ducourtieux,  Limoges



21/06/2011

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