MONTCHEVRIER: un charmant petit village en Marche-Berrichonne

MONTCHEVRIER: un charmant petit village en Marche-Berrichonne

Le vicaire Valentin se cache à Orsennes.

Le  prieur Jolly restait trop populaire au milieu de ses anciens paroissiens pour ne pas attirer l'attention de l'autorité civile qui donna l'ordre à ses agents de chasser d'Orsennes le citoyen Jolly et de l'arrêter, s'il reparaissait dans le pays. Le même traitement fut infligé à M. Lanier, curé de Montchevrier, qui, bien que dépossédé par un intrus, était aussi demeuré dans sa paroisse. Des mesures plus rigoureuses allaient bientôt être prises par les administrations locales. Enfin la loi du 26 août 1792 décide que tous les ecclésiastiques fonctionnaires qui n'ont pas prêté le serment sont tenus de sortir du royaume dans le délai de quinze jours. Quant aux prêtres non fonctionnaires, ils seront sous la surveillance de l'autorité. Les  passions révolutionnaires dépassent la rigueur de la loi,  et ce sont bientôt les internements, déportations, massacres. Quelques prêtres restent courageusement sur le territoire et remplissent leur ministère.

Ils correspondent secrètement avec leur archevêque M. de Puységur, qui a dû quitter Bourges, mais qui reste en relations avec son diocèse. C'est la période héroïque de l'Église de France ; les prêtres et les fidèles témoignent de leur attachement profond à la Sainte Église. Les fidèles ne veulent recourir pour les sacrements qu'aux prêtres insermentés ; ils les découvrent dans les réduits où ils sont cachés, et au prix de mille dangers, concourent à rendre leur ministère possible. Il y a des prêtres cachés à Orsennes, entre autres M. Valentin, vicaire à Montchevrier; il y en a à Lourdoueix-Saint-Michel, au Plaix-Goliard, dans quelque maison retirée de la campagne ; ils sortent en costume d'ouvrier, de travailleur des champs, et échappent aux arrestations, grâce à la complicité des habitants qui les entourent d'égards discrets. Ils célèbrent la messe dans une pièce bien close, y gardent la Sainte Réserve s'il n'y a pas de surveillance trop étroite de la police. Quelques privilégiés peuvent, à tour de rôle, assister au Saint-sacrifice (1).                 

(1) Mme Adolphe de la Roche, née Anne-clémentine Clément, avait connu, dans sa jeunesse, une vieille servante qui, pendant la Révolution, s'était donné la tâche de porter chaque matin, aux prêtres cachés, la matière du Saint Sacrifice.

 

Extrait du livre de Maurice Clément

Orsennes Traces du passé 1938

 

 



21/06/2011

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